Impact écologique du ticket de caisse

Face à une réelle urgence climatique, les tickets de caisse papier sont aujourd’hui en passe de disparaître. En France, un projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire a été adopté le 21 janvier 2020 et limite leur impression systématique. Quels sont les effets de ces petits bouts de papier sur l’environnement ? Le ticket de caisse dématérialisé est-il LA solution ? 

Conséquences du ticket de caisse papier pour la santé

Des études ont démontré il y a 5 ans la présence d’un perturbateur endocrinien, le Bisphénol A (BPA), dans les tickets de caisse. Un communiqué publié en 2013 affirmait que « bien que les aliments soient la principale source de BPA pour les consommateurs, le papier thermique est une source potentiellement significative ». En effet, ce papier thermique représenterait « la deuxième source la plus importante de BPA après l’alimentation ». Manipuler un ticket de caisse pourrait provoquer des conséquences dangereuses sur la santé puisqu’en les manipulant, une importante quantité de BPA est transférée sur les mains, contaminant ensuite la nourriture ingérée. Les risques pour la santé sont multiples : risques de cancer, maladies cardiovasculaires, déséquilibres hormonaux, fausse couche, … Il est ainsi fortement déconseillé par exemple de froisser un ticket de caisse entre ses mains. Par ailleurs, du fait de sa petite taille et de la présence de perturbateurs endocriniens, ce papier ne se recycle pas notamment de crainte de contaminer les autres déchets recyclables. Alors pourquoi continuer à imprimer des tickets de caisse sachant qu’ils sont en plus très peu conservés par les clients ? 

Si le BPA a été interdit depuis le 1er janvier 2015, il a aujourd’hui été remplacé par le Bisphénol S ou le Bisphénol F qui restent, même si peu d’études ont été réalisées pour le moment, tout aussi dangereux pour la santé.

Conséquences du ticket de caisse papier sur l’environnement  

En France, plusieurs milliards de tickets de caisse sont imprimés chaque année. Pourtant ceux-ci sont très mauvais pour l’environnement. Le papier est produit grâce à l’eau, le bois, l’énergie auquel il faut ajouter l’emballage, le transport et l’énergie/les produits nécessaires pour le recyclage. La fabrication et le transport du papier non recyclé sont des étapes qui consomment beaucoup de ressources. Selon un article de Mobile Transaction, les tickets de caisse papier consommeraient chaque année :

  • 18 milliards de litres d’eau

  • 22 millions de barils de pétrole

  • 25 millions d’arbres coupés

Ces chiffres alarmant montrent la nécessité de trouver une solution, notamment dans un contexte d’urgence climatique. D’après le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), les humains seraient responsables à plus de 95% du réchauffement climatique. 

Un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement a récemment été publié et a affirmé qu’il s’agissait d’une urgence sans précédent. Le directeur exécutif de cette Agence européenne, Hans Bruyninckx, a alors soutenu la nécessité de « renforcer les mesures de protection de la nature, d’atténuer les effets du changement climatique et de réduire considérablement notre consommation de ressources naturelles ». L’urgence climatique est donc bien réelle. 

Dans ce contexte, la France a mis en place le projet de la loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire en réduisant notamment l’impact écologique des tickets de caisse. Ceux-ci ne seront plus imprimés systématiquement mais seulement à la demande des clients pour les montants inférieurs à 10 euros d’ici fin 2020. 

Le ticket dématérialisé, solution éco-responsable ?

Si le ticket de caisse par email semble être une bonne alternative, et de plus en plus utilisée, il a lui aussi un impact environnemental. Selon un article de Europe 1, un mail avec un ticket de caisse électronique représenterait « 5 grammes de gaz à effet de serre et 3 centilitres d’eau » face à «  2 grammes de gaz à effet de serre et 5 centilitres d’eau » pour un ticket de caisse papier. Il semblerait alors que les effets soient plus ou moins les mêmes : si le papier consomme plus d’eau que le ticket par mail, ce dernier consomme plus de gaz à effet de serre que le papier. 

Le fait de visionner, envoyer, télécharger son ticket de caisse ou bien même juste de le stocker consomme beaucoup d’énergie. La pollution numérique est donc un désavantage du ticket de caisse par email. 

Le ticket de caisse dématérialisé semble être une solution plus intéressante pour l’environnement. Il est intéressant d’utiliser le ticket de caisse électronique si on l’utilise de la “bonne manière” : par exemple, si on n’imprime pas le ticket et qu’on passe moins d’une demi-heure à le consulter. Des études ont montré que si le reçu était envoyé par email et que le client le consultait moins d’une demi-heure, il était plus intéressant de l’envoyer plutôt que de l’imprimer. Il existe également une alternative : mettre le ticket de caisse sur le compte client du consommateur sur internet. Cette solution reste respectueuse de l’environnement. Enfin, les progrès technologiques permettent de réduire la consommation nécessaire à l’échange de données. Ainsi, plus le temps passe, plus la dématérialisation des tickets de caisse est éco-responsable.