Loi AGEC : Conformité VS expérience client : quel parcours client sans papier ?

La loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) a été adoptée dans le but de lutter contre le gaspillage et de promouvoir l'économie circulaire. Elle vise à réduire la production de déchets, à favoriser le recyclage et la réutilisation des produits, et à encourager la transition vers une économie plus durable.

Si aucun autre délai n'est accordé, la loi Agec sera mise en application à partir du 1er août 2023. Cela signifie que les dispositions de cette loi seront pleinement opérationnelles à cette date.


I- les principales mesures de la loi AGEC:


L'objectif fondamental de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire est de réaliser une transformation profonde de notre système. À travers ses 130 articles, cette loi vise à combattre toutes les formes de gaspillage et à faire évoluer notre économie linéaire, basée sur la production, la consommation et le rejet, vers une économie circulaire.

Elle repose sur cinq grands axes qui visent à promouvoir une économie circulaire et à réduire le gaspillage. Voici ces cinq axes :

  1. La lutte contre le gaspillage et la réduction des déchets : La loi AGEC vise à prévenir et à réduire le gaspillage sous toutes ses formes. Elle encourage la réutilisation, le don, la réparation et le recyclage des produits pour limiter la quantité de déchets générée par les activités économiques.

  2. La promotion de l'éco-conception et de la durabilité des produits : La loi AGEC encourage l'éco-conception des produits en favorisant leur durabilité, leur réparabilité et leur recyclabilité. Les fabricants sont incités à concevoir des produits plus respectueux de l'environnement tout au long de leur cycle de vie.

  3. Le développement de l'économie circulaire : La loi AGEC vise à promouvoir l'économie circulaire en encourageant les modèles économiques basés sur la réutilisation, la location, le partage et la consigne. Elle encourage également la mise en place de filières de collecte et de recyclage efficaces pour favoriser la valorisation des déchets.

  4. La lutte contre l'obsolescence programmée : La loi AGEC renforce les mesures de lutte contre l'obsolescence programmée, qui consiste à concevoir volontairement des produits ayant une durée de vie limitée. Les fabricants sont tenus de fournir des informations sur la durée de vie des produits, de faciliter leur réparation et de lutter contre les pratiques visant à rendre obsolètes les produits fonctionnels.

  5. La sensibilisation et l'éducation des acteurs économiques et des consommateurs : La loi AGEC prévoit des mesures pour sensibiliser les entreprises, les professionnels et les consommateurs aux enjeux de l'économie circulaire et du gaspillage. Elle encourage la diffusion d'informations sur les bonnes pratiques et les alternatives durables, afin de favoriser un changement de comportement généralisé.

Ces cinq axes constituent le socle de la loi AGEC en France et reflètent son ambition de transformer notre système économique vers une approche plus durable et respectueuse de l'environnement.

En promouvant l'économie circulaire, cette loi aspire à transformer la manière dont nous produisons, consommons et gérons nos déchets, en favorisant la réutilisation, la réparation, le recyclage et d'autres approches circulaires. L'objectif ultime est de réduire notre impact sur l'environnement en créant un système plus durable et en minimisant le gaspillage des ressources.


II- Quel est l’impact de la loi AGEC sur les tickets de caisse ?

Parmi ses différentes mesures, l’interdiction de l’impression systématique des tickets de caisse se présente comme la mesure la plus marquante de la loi AGEC. La loi n’oblige pas à fournir des tickets dématérialisés. En effet, pour être conforme à la loi, il suffit de n’imprimer les tickets (à destination des clients, caisse, CB, avoir, promotions…) que lorsque le client le demande. Plusieurs fois reporté, ce volet devrait entrer en vigueur au 1er Aout 2023.

Les formats digitaux alternatifs (email, sms, compte client, QR code) ne sont pas mentionnés par la loi et a priori, rien n’oblige les retailers à le proposer.Cependant, l’'interdiction de l'impression des tickets de caisse peut présenter des limites tant du point de vue des clients que des vendeurs. 

  • Les limites d’un point de vue vendeur

L'interdiction de l'impression des tickets de caisse peut soulever des préoccupations en termes de sécurité informationnelle et de contrôle dans les magasins. Voici quelques points à considérer :

  1. Les tickets de caisse papier permettent une gestion des retours assez simples. En effet, seuls les clients munis de leurs tickets papier ont la capacité de procéder à un échange ou un retour. Sans ticket papier, comment vérifier que le client n’est pas venu retourner un article acheté en gros plusieurs fois dans le magasin à l’unité ?

  2. Le ticket papier permet de procéder à des contrôles en sortie de magasin (pour éviter les vols). C’est d’autant plus utile dans les grands centres commerciaux où les caisses sont loin des sorties. Sans ticket papier, le contrôle peut s’avérer difficile.

  • Les limites d’un point de vue client

L'interdiction de l'impression des tickets de caisse peut effectivement entraîner certains problèmes potentiels du point de vue des clients, notamment en ce qui concerne les retours de produits. Voici quelques préoccupations possibles :

  1. Preuve d'achat : Les tickets de caisse imprimés servent souvent de preuve d'achat pour les clients qui souhaitent retourner ou échanger un produit. En l'absence d'un ticket physique, il peut être plus difficile pour les clients de prouver qu'ils ont effectivement acheté le produit en question. Cela pourrait entraîner des complications lors des procédures de retour.

  2. Confusion ou désaccord : Sans un ticket de caisse physique, il peut y avoir des risques de confusion ou de désaccord entre le client et le commerçant concernant les détails de l'achat. Les clients pourraient se souvenir incorrectement du prix payé, de la date d'achat ou d'autres informations importantes, ce qui pourrait compliquer le processus de retour ou de remboursement.

Ainsi, aussi bien du point de vue du vendeur que du client, l’adoption stricte de la loi peut engendrer des frictions dans l’expérience client. Du vol au refus de retour, du contrôle impossible à l’incapacité de vérifier les prix appliqués, la loi appliquée basiquement implique de la frustration.


III- La dématérialisation comme solution évidente


Le ticket de caisse dématérialisé est considéré comme l'une des meilleures solutions pour trouver un équilibre entre les avantages environnementaux et les besoins pratiques des clients et des vendeurs. En éliminant la nécessité d'imprimer des tickets sur du papier, le ticket de caisse dématérialisé contribue à réduire la consommation de ressources naturelles, la production de déchets et l'empreinte carbone associée à l'impression (voir article dédié) .

D'un point de vue pratique, le ticket de caisse dématérialisé offre une alternative numérique, souvent sous la forme d'un e-mail ou d'une application mobile, permettant aux clients de conserver une preuve d'achat facilement accessible. Cette solution répond aux attentes d'une génération de plus en plus connectée, habituée à gérer leurs informations et documents de manière numérique.

Pour les vendeurs, le ticket de caisse dématérialisé présente des avantages significatifs en termes de gestion administrative. Il permet une meilleure traçabilité des transactions, facilitant la gestion des retours, des échanges et des remboursements. De plus, les solutions de dématérialisation des tickets comme mangoo ID, comprennent dans leur dispositif des solutions pour aider les enseignes à procéder à des contrôles et à faciliter les retours, même lorsque le ticket n’est pas imprimé. La dématérialisation des tickets de caisse devient alors un outil pour éviter la fraude et faciliter l’expérience client en magasin.

Il est important de noter que la transition vers les tickets de caisse dématérialisés doit être accompagnée d'une communication claire envers les clients, afin de les informer de cette évolution et de leur fournir des options pratiques pour accéder à leurs tickets de caisse dématérialisés. Cela peut inclure l'envoi par e-mail, l'accès à une plateforme en ligne ou l'utilisation d'applications mobiles dédiées.


Conclusion :

Le ticket de caisse dématérialisé représente une solution équilibrée qui allie les avantages environnementaux (voir article dédié) de la réduction de l'usage du papier avec les besoins pratiques des clients et des vendeurs. En favorisant cette transition vers le numérique, il est possible de concilier efficacement les objectifs de durabilité environnementale et d'amélioration du parcours client tout au long de la vie de l’achat (en caisse, en sortie de magasin avec les contrôles, et pour d’éventuels retours).